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Plaidoyer pour la «survie des PME» : CARE exhorte le gouvernement à agir vite

 

Plaidoyer pour la «survie des PME» : CARE exhorte le gouvernement à agir vite

 

Selon les rédacteurs du document, une détérioration sans précédent de la situation économique a déjà conduit à une baisse de l’activité de 30 à 50% dans certaines filières. Au travers de leur plaidoyer, les signataires proposent d’instituer une démarche inclusive.

Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur les risques liés à l’aggravation de la crise qui frappe l’ensemble de l’économie nationale depuis des mois, le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE) et le Centre des jeunes dirigeants algériens (CJD), soutenus dans leur démarche par une dizaine d’associations et d’organisations patronales, ont élaboré un plaidoyer pour exhorter les pouvoirs publics à agir en urgence et sans attendre contre les effets dévastateurs de la crise sur les entreprises, sur l’emploi et sur le tissu économique.

Ces propositions sont rassemblées dans le «Plaidoyer pour la sauvegarde de l’entreprise algérienne», qui vient d’être déposé auprès de plusieurs départements ministériels, selon un communiqué de CARE.

Appelé à être enrichi par l’apport des différents acteurs économiques, le plaidoyer suggère d’abord la mise en place de mesures urgentes.

Il s’agit de la mise en place d’un moratoire fiscal et parafiscal pour les entreprises en difficulté ; la révision de la loi de finances (LF) 2020 en introduisant divers aménagements en faveur de l’entreprise.

CARE et le CJD proposent aussi l’«abrogation de l’article 23 de l’instruction n° 74-94 du 29 novembre 1994 de la Banque d’Algérie, limitant les lignes de découverts bancaires à 15 jours de chiffre d’affaires du bénéficiaire ; le rééchelonnement des crédits par les banques (avec obligation de paiement des intérêts) et l’obligation pour l’Etat et les grandes entreprises de régler les factures des PME dans un délai n’excédant pas 60 jours, voire 30 jours dans certains cas».

Dans un second temps, le plaidoyer propose des actions à moyen terme dont «la mise en place effective de l’activité d’affacturage/factoring, afin de permettre aux entreprises de se financer en cédant, sans recours, leurs créances à des banques ou à des organismes spécialisés ; la création d’un ‘‘régime de sauvegarde des entreprises en difficulté’’, statut spécial à réserver aux entreprises traversant des difficultés temporaires ; la révision du dispositif CNAC par la mise en place d’un dispositif encadré de “chômage technique” accompagné d’un dispositif de formations qualifiantes et la création d’un statut d’auto-entrepreneur ou de micro-entreprise afin d’introduire une plus grande souplesse dans le marché de l’emploi et d’encourager la création de très petites entreprises formelles».

Selon les rédacteurs du document, une détérioration sans précédent de la situation économique a déjà conduit à une baisse de l’activité de 30% à 50% dans certaines filières.

La faiblesse des recouvrements qui en a découlé a mis, par ailleurs, la trésorerie des entreprises dans un état catastrophique, selon CARE et le CJD, qui estiment qu’en 2019, les pertes potentielles d’emplois ont atteint 714 000 et 1 490 000, essentiellement dans le secteur privé.

L’absence de statistiques économiques officielles récentes accentue, selon les deux partenaires, le sentiment d’insécurité des opérateurs et entretient les incertitudes.

Au travers du plaidoyer, les signataires proposent d’instituer une démarche inclusive afin de mobiliser toutes les parties prenantes autour de l’objectif de «Sauvegarde de l’entreprise algérienne».

La mise en place des recommandations proposées constitue, selon eux, «un premier pas vers la préservation des entreprises potentiellement viables, créatrices de richesses et d’emplois, tellement vitales pour la relance et la diversification de l’économie algérienne».

Il est à rappeler que l’initiative «Sauvegarde de l’entreprise algérienne» a été créée par une alliance d’associations professionnelles et patronales algériennes représentant le tissu des PME/TPE à travers le territoire national, dans le but de plaider pour la sauvegarde de l’entreprise algérienne, moteur de l’économie.

 



2020-03-16